Changement en vue sur la plateforme publique de Mooc créée par le Gouvernement ! Jusqu’à présent gratuits et en libre accès, FUN pourrait être tentée de monétiser ses Mooc et de revoir sa stratégie de développement ainsi que son modèle économique.
En effet, il est indéniable que ces productions ont un coût non négligeable. France Stratégie, une organisation d’analyse et de réflexion pilotée par Matignon, et qui a pour but de proposer une prospective à moyen et à long terme sur la délivrance de ces contenus éducatifs s’est penchée sur l’avenir de la plateforme publique et a tracé des grands axes de développement.
Quelles solutions pour pérenniser FUN ?
Quatre pistes sont à l’étude aujourd’hui : la certification payante, la monétisation directe par l’utilisateur, la réutilisation possible mais payante par des professeurs ou des écoles via les Spoc (Small private online course) et le passage vers une plateforme à l’échelle européenne.
Dès l’avènement de la plateforme publique FUN, il était prévu dans ses statuts la recherche de ressources propres afin de pérenniser le système. Aujourd’hui, en période de restriction budgétaire, les dotations publiques ne sont pas extensibles à l’infini et FUN a besoin de pouvoir financer sa croissance, donc de trouver un modèle économique viable à terme, et ne reposant pas uniquement sur les fonds publics.
D’ici le mois d’Avril, la certification payante sera mise en place sur plusieurs Mooc. On peut d’ores et déjà avancer des tarifs similaires au marché américain avec des prix aux alentours de 50 à 60 euros. Les autres idées de monétisation sont encore à l’étude et devraient aboutir un peu plus tard mais leur mise en place semble inéluctable pour pérenniser le système.
Vers une plateforme européenne ?
Néanmoins, face à la concurrence américaine, il faut bien se rendre compte que Français et Européens ont pris beaucoup de retard. Aujourd’hui seulement un Mooc sur 4 au niveau mondial provient d’Europe et, en France, uniquement 3% des établissements d’enseignement supérieurs disposent de cours en ligne, alors qu’ils sont 80% aux Etats Unis à avoir mis en place ce genre d’offre.
France Stratégie propose alors dans son rapport de tendre vers une plateforme européenne pour agréger les contenus et unifier l’offre. Mais là encore, ce sera difficile : chaque pays européen a déjà lancé de son côté sa propre plateforme, avec des investissements propres et surtout des technologies différentes. Personne ne voudra vraisemblablement abandonner son projet national et l’avènement d’une structure commune sera certainement longue et complexe.
En matière d’enseignement et d’éducation, la politique européenne a aussi bien du mal à dépasser les différences et les clivages. Malgré tout, les Mooc restent un outil d’avenir et la plateforme publique FUN doit aujourd’hui trouver les moyens nécessaires à sa subsistance. L’ère du gratuit français en libre accès semble se terminer : mais il faut espérer que ce soit pour un développement ambitieux et au contenu enrichi !
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